Ne soyez pas surpris si de temps en temps je vous emmène de l’autre côté de la frontière, la ville de Détroit (Michigan, US) et celle de Windsor (Ontario, Canada) n’étant séparées que par un fleuve et reliées par un pont et un tunnel. Il est donc fréquent que des musiciens travaillent dans les deux pays. J’ai justement fait un remplacement à l’Orchestre de Windsor (Windsor Symphony Orchestra) pour le premier concert de leur saison.

C’est la coutume aux US et au Canada de marquer une inauguration par la participation du public à chanter l’hymne national. C’était cette fois-ci spécialement cérémonial et émouvant. Comme d’habitude, le chef monte sur son podium et donne le départ au percussionniste pour le roulement de timbales, les musiciens (sauf les violoncelles !) se lèvent, le public aussi.

Le chef cette fois est resté longuement faisant face au public, ce qui ressemblait un peu à une minute de silence qui leur était imposée. J’ai pensé qu’il les forçait ainsi à réaliser pleinement ce que cela veut dire d’être canadien avant qu’ils ne le démontrent en chantant avec ferveur « O Canada » du compositeur québécois Calixa Lavallée.

Deux hommes en uniforme, vétérans de la Marine Canadienne, sont alors montés sur scène portant les drapeaux, l’un de la Marine et l’autre du Canada. Alors seulement nous avons entamé l’hymne. Après quelques discours d’usage, le concert a pu commencer avec en soliste l’excellent groupe de percussionnistes de Toronto NEXUS et en seconde partie la Symphonie de Schubert en do majeur.