28 oct
2010

Crise et contradictions 2010

Il y a tout juste un an, je vous informais de la décision du Gouvernement portugais de généraliser l’enseignement de la pratique musicale dans les écoles. Ce projet très louable ne pouvait pas durer. Tout le monde le savait. Mais personne n’imaginait la manière dont les politiciens allaient tout simplement résoudre le problème.

Tout d’abord il faut savoir que la décision prise par le gouvernement en 2009 a créé une grande demande de professeurs de musique pour les écoles. La plupart des professeurs d’instrument qui devaient travailler dans plusieurs établissements afin de compléter leurs horaires ont été obligés de choisir leurs écoles. En fin d’année nombre d’entre eux ont alors démissionné de certains emplois afin de se consacrer à une seule école qui leur proposait un temps plein.

Parallèlement, au sein des écoles on faisait le calcul des heures enseignées et du nombre de professeurs nécessaires afin de répondre aux exigences du Ministère.

Mais ce que nous attendions arriva. Le Ministère de l’Education décida fin juillet 2010, de limiter les subventions 2010 au montant de 2009, alors que son propre projet de démocratisation de la musique aurait dû être suivi par une augmentation conséquente des subventions pour 2010.

Les répercussions de cette décision furent pour certains très désagréables :

Notamment pour les professeurs qui avaient démissionné de leur poste afin d’accepter un temps plein dans une autre école : ce temps plein s’est avéré très vide, tout juste quelques heures de cours.

Par ailleurs, certaines écoles qui avaient déjà engagé de nouveaux professeurs ont été obligées d’adapter les horaires de cours, ne pouvant licencier les professeurs sous contrat.

Mais les plus à plaindre sont encore les élèves qui avaient un cours individuel l’année dernière et qui sont maintenant obligés de partager leur heure de cours avec deux ou trois autres élèves.

Je ne parle même pas de ceux qui ont été admis début juillet, qui ont acheté un instrument et qui se sont vus refuser l’accès à l’école, faute de subventions de l’Etat.

Mais ceci n’est qu’un détail comparé à l’immensité des mesures de restriction appliquées cette année (augmentation de la TVA, des impôts, diminutions des aides, etc.). Seuls les politiques arrivent à conserver leurs aides au logement, leur chauffeur, leur voiture de fonction et leur retraite millionnaire.

Mais comme l’a si bien dit le ministre des finances : « de toute façon le peuple portugais n’est pas du genre à se plaindre ». C’est vrai.

Et puis si il lui venait l’idée de contester, je ne pense pas que le blocus d’une fabrique de liège, d’huile d’olive ou de Porto ait beaucoup d’impact sur les décisions de ces politiciens.

Malgré tout cela, une note d’optimisme : le budget de la Culture pour 2011 augmente de 3%… hum !… et si nous utilisions ces 3% afin de créer un Certificat d’Aptitude de Ministre ?


Article publié par Jean-Michel GARETTI.


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