18 déc
2009

De Motown au Messie

« Too Hot to Handel »* (THTH) est devenu à Détroit une tradition des fêtes de fin d’années et offre une alternative au «vrai»  Messie de Händel.

Rackham Choir

Rackham Choir

Marin ASLOP, chef  dans les années 90 du Concordia Orchestra à New York, en a conçu l’idée et a demandé à Bob CHRISTIANSON et Gary ANDERSON de rajeunir le célèbre Messie en lui ajoutant des rythmes et harmonies de blues, de jazz, de gospel et de rock, tout en gardant la structure, les mélodies et les textes de l’œuvre originale, prétextant que « Mozart en avait lui aussi fait son propre arrangement » !

Créé à New York en 1993, ce « Gospel Messiah » comme on l’appelle parfois, n’est donné que dans quelques villes aux USA, cette année : Denver, Détroit, et Chicago où les solistes vocaux et instrumentaux ainsi que le chef seront ceux de Détroit.

Détroit avec sa tradition de jazz était la ville rêvée pour tenter cette aventure. Nous avons en effet des musiciens exceptionnels et c’est une joie pour eux de se joindre à l’orchestre de l’opéra pour cet heureux mariage entre genres musicaux.

L’orchestre comprend, en dehors des instrumentistes à cordes : cinq saxophonistes, trois cornistes, trois trompettistes, trois trombonistes, deux guitaristes, une contrebassiste de jazz, un pianiste de jazz, un organiste (orgue Hammond B-3) et trois percussionnistes. Un chœur, et trois solistes vocaux invités complètent la formation.

Rodrick DIXON, ténor

Rodrick DIXON, ténor

C’est devant une salle comble et enthousiaste que nous avons donné pour la 9e fois cette année THTH, sur la scène de l’opéra. Le ténor Rodrick DIXON, qui en est, lui, à son 24e THTH, a une présence sur scène et un tel rapport avec le public qu’il le conquiert dès son premier air. Il en est de même pour le pianiste Alvin WADDLES dont les improvisations et son approche de la partition sont tellement innovatrices et pleines d’humour qu’il remporte tous les suffrages. Typique du style de jazz, d’autres instruments ont aussi leurs propres improvisations, comme le saxophone, la batterie, le trombone et la contrebasse.

 L’Alléluia, accompagné de la claque en cadence du public, clôt cette version, inhabituelle certes, mais très attachante du Messie. Ainsi transformé, il prend une autre dimension qui – oserais-je avouer ? – me fait parfois trouver l’original un peu fade et l’exécution un peu trop traditionnelle.

 

*Il s’agit d’un jeu de mot entre le verbe « to handle » et le nom du compositeur (« trop chaud pour tenir »). Photos aimablement prêtées par le photographe de l’opéra John Grigaitis.


Article publié par Nadine DELEURY.


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