Paroles de musiciens
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Témoignages de musiciens professionnels en Espagne, ayant effectué tout ou partie de leurs études musicales en France.
Si vous souhaitez figurer sur cette page, merci de vous faire connaître auprès du rédacteur de cette édition.
LOHEZ Sabine
Premier violon à l'Orchestre Symphonique de la Principauté des Asturies
Française, en Espagne depuis 1995
Ancienne élève du Conservatoire à Rayonnement Régional de Lille (ex CNR)
"Un peu lassée par six ans d’intermittence, j’avais commencé à préparer des concours d’orchestre quand un collègue de Bordeaux me conseilla de me présenter à celui de l’orchestre où il jouait, à Oviedo dans les Asturies.
Les Asturies ?... De l’Espagne je ne connaissais que la Costa Brava et l’Andalousie.
De l’espagnol, quelques rudiments glanés enfant en vacances.
Je découvrais une région splendide entre mer et montagne.
Et, 15 ans après, je dois dire que je suis toujours sous le charme !
J’aime de l’Espagne son rythme de vie, la gentillesse de ses habitants, et surtout les magnifiques paysages des Asturies.
Mon travail me permet de rencontrer des gens d’horizons très différents (17 nationalités se côtoient à l’orchestre), de jouer sous la baguette de chefs renommés et d’accompagner de grands solistes."
[Edition : Espagne][Posté le 10-08-2010]
LOYER Stéphane
Trombone basse de l’Orchestre Symphonique de la Radio Télévision Espagnole
Français, en Espagne depuis 1994
Ancien élève du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris
"J’ai toujours été bien accueilli en Espagne. Les gens qui m'entourent, les collègues de l’orchestre, tous m'ont toujours fait preuve de sympathie. Leurs traditions, profondément ancrées, sont pour moi une base importante dans la société d’aujourd’hui, qui a plutôt tendance à les perdre sans les remplacer. Les Espagnols sont ouverts, serviables, hospitaliers,... et cette sociabilité, très agréable, facilite beaucoup l’adaptation d’un étranger dans ce pays.
Madrid réunit la tradition et la modernité dans tous les domaines, tant au niveau architectural, culinaire (en Espagne on aime les plaisirs de la table et la cuisine est excellente et variée), que culturel. Pour ne parler que de la musique, il n’y a pas moins de quatre orchestres à Madrid.
Je n’ai jamais cherché à avoir de contact avec des Français à Madrid, bien au contraire, et depuis le premier jour j’ai été constamment en rapport avec des Espagnols. Cette immersion totale aide énormément pour l’apprentissage de la langue, mais surtout, cela permet de connaître le pays de l’intérieur et non comme un touriste (dans le sens péjoratif du terme).
Côté musique, vivre et travailler en Espagne a été pour moi bénéfique à cent pour cent, car cela m’a permis de m’éloigner de l’Ecole française et de découvrir d’autres styles et sonorités qui m’ont fait voir les choses sous un autre angle, et ainsi d’accepter plus facilement ces différences."
[Edition : Espagne][Posté le 18-03-2009]
VIDOUTA Laure
Harpiste solo de l’Orchestre Philharmonique de Málaga (Orquesta Filarmónica de Málaga)
Française, en Espagne depuis 1993
Ancienne élève du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris
"Mes études musicales terminées à l’âge de 19 ans au CNSMDP de Paris (solfège spécialisé, harmonie, harpe et musique de chambre), il me fallut rapidement trouver un travail pour des raisons familiales. Pas une mince affaire quand on est harpiste, en raison du manque de débouchés. J’avais le choix entre rester en France et me consacrer à l’enseignement, ou m’en aller à l’étranger, n’ importe où, du moment qu’on avait besoin de moi. Il était clair que je voulais gagner ma vie en jouant.
J’ai choisi la profession, pas le pays. Après avoir été finaliste à l’orchestre de la Radio de Stockholm, puis à l’Orchestre Royal de Wallonie, j’ai finalement été retenue au poste de harpiste solo à l’Orchestre Philharmonique de Málaga.
J’y suis arrivée à 20 ans, sans parler un mot d’espagnol (j’avais étudié l’anglais et l’italien à l’école), non sans avoir pris la peine d’appeler auparavant mon amie Céline, harpiste solo à l’Orchestre Symphonique de Galice (a Coruña), qui résidait en Espagne depuis un an. Son conseil fût : ralentis tout ! Ta façon de parler, de marcher, ne soit pas "stressée", tout finit toujours par s’arranger au dernier moment. Combien elle avait raison ! Ici, on prend le temps de vivre, de bien manger, de faire la sieste… Le hasard faisant bien les choses, Málaga se trouve en bord de mer, à deux heures de la plus haute chaîne montagneuse espagnole (la Sierra Nevada) et est ensoleillée plus de 300 jours par an ! Quand à la vie d’orchestre, ce fût une révélation pour moi qui avait été formée pour être soliste : mettre mon petit grain de sable pour créer une œuvre collective, j’adore !"
[Edition : Espagne][Posté le 28-03-2009]
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