Vue d'ensemble sur le système éducatif musical au Liban.
Les diplômes d’enseignement
Il n’existe pas au Liban de diplômes spécifiques de professeurs. La seule qualification requise est celle d’être diplômé d’un conservatoire. Le professeur est recruté par la direction de l’établissement d’enseignement musical à un grade correspondant à son diplôme et à l’établissement où il l’aura obtenu.
Equivalence des diplômes français
Il n’existe pas d’équivalence de droit entre diplômes musicaux français et libanais. L’organisme compétent en matière de reconnaissance des diplômes est le ministère libanais de l’éducation nationale sur avis de la direction du Conservatoire National Supérieur de Musique. Ce n’est d’ailleurs que dans cet établissement qu’il est exigé pour pouvoir y enseigner à un grade élevé.
Les établissements d’enseignement musical
Il n’y a pas de correspondance avec la France, puisqu’il n’existe pas de hiérarchie entre les différents établissements d’enseignement musical. Les cours de musique sont dispensés au Conservatoire National Supérieur, dans certaines universités, dans des écoles de musique privées ou en cours particulier. Chaque établissement possède son propre cursus d’étude et délivre ses propres diplômes.
Malgré ces différences avec la France, on trouve d’excellents musiciens et de très bons professeurs. Beaucoup d’entre eux se sont formés ou se sont perfectionnés à l’étranger (Russie, France, Allemagne, etc.). Il est à noter aussi la forte présence de la communauté arménienne au sein des musiciens au Liban.
Liste non exhaustive des principaux établissements d’enseignement musical au Liban :
Le Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM)
Le Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM) est de loin le plus grand établissement d’enseignement musical au Liban. Avec 11 branches, 500 professeurs et presque 5.000 élèves, il est présent sur tout le territoire libanais. Financé par l’Etat et mandaté par le ministre de la culture, le CNSM dispose d’une autonomie totale.
60% du CNSM concerne la branche de musique occidentale, le reste étant consacré à la musique orientale. Tous les niveaux y sont enseignés depuis l’année préparatoire (1ère année) jusqu’au Magistère. Le cursus des études est exigeant puisque pas moins de 12 matières théoriques (solfège, théorie, harmonie, contrepoint, fugue, analyse, etc.), certaines s’étendant sur 4 ans, sont obligatoires avant de pouvoir prétendre passer le premier examen officiel d’instrument. Ce premier diplôme est le baccalauréat obtenu après la 8ème année. Le deuxième diplôme est la Licence après la dixième année, suivi du Magistère en fin de douzième année. Un diplôme de doctorat en musicologie est actuellement à l’étude.
Les étudiants dès leur plus jeune âge doivent présenter deux examens par an. Un programme complet y est exigé (gammes, études, concerto, pièces, etc.) et est sanctionné par un jury formé de professeurs du CNSM. Tous les élèves en section occidentale doivent obligatoirement suivre, durant leur formation, une année de théorie orientale et inversement.
Le CNSM coopère régulièrement avec le Conservatoire de Boulogne Billancourt, le Komitas Conservatory (Arménie) et le Gnesin Conservatory (Russie) pour des échanges et des master class.
Les frais de scolarité sont très modérés. Ils s’élèvent pour les libanais à 260.000 livres libanaises par an (environ 135 euros*) pour le premier enfant avec un tarif dégressif pour les autres inscriptions d’une même famille. Un tarif spécial de 60.000 livres libanaises est accordé pour la plupart des instruments à vent. Pour les non libanais les frais de scolarité sont de 560.000 livres libanaises par an (environ 295 euros*).
Les professeurs sont classés en trois catégories : instituteurs, maîtres et professeurs. Pour ceux qui ont étudié en dehors du Liban, une équivalence des diplômes étrangers est obligatoire pour accéder aux grades élevés. Les professeurs touchent 11 mois et demi de salaire mais sont inscrits à la sécurité sociale et perçoivent une indemnité de transport. Leurs contrats de travail sont d’une année renouvelable.
Le CNSM possède une maison d’édition spécialisée pour la musique. Plusieurs ouvrages ont déjà vu le jour dont les premières méthodes consacrées à la théorie et aux instruments orientaux.
Deux autres particularités le distinguent aussi ; celle de posséder en permanence un orchestre symphonique et un orchestre oriental, ainsi que d’avoir ouvert sa dernière branche au sein même d’une prison, fait unique au monde, et qui a été salué par l’organisation des Nations Unies.
*Conversion en Euros sur la base des taux de change de septembre 2010 :
LL = livre libanaise
1 Euro = 1,27 USD = 1.913 LL
Pour connaître le taux de change actuel : convertisseur en ligne
Les écoles de musique privées
Université du Saint Esprit de Kaslik (USEK)
C’est en 1973 que cette institution a été créée au sein d’une grande université privée. Elle est située à Jounieh, ville balnéaire à 20 km au nord de Beyrouth. Elle regroupe une cinquantaine de professeurs et propose une grande variété d’instruments et de matières théoriques, ainsi qu’une section de musique orientale.
L’école propose dès l’âge de quatre ans un éveil musical et s’adresse à tous les âges, aussi bien aux amateurs qu’aux futurs professionnels. En plus de contrôles réguliers durant l’année, un examen final sanctionne le travail des élèves et permet le passage au cours suivant.
L’école de musique délivre un certificat du 1er degré à la fin de la quatrième année et un certificat du deuxième degré à la fin de la huitième année, ces certificats pouvant être obtenus plus rapidement dans le cas de certains instruments orientaux. L’obtention de ces certificats exige aussi que, parallèlement à l’étude de son instrument, l’élève ait suivi plusieurs matières théoriques.
L’USEK comprend aussi une faculté de musicologie, seul établissement musical au Liban doté du système LMD (licence – master – doctorat). Cette faculté propose plusieurs spécialisations :
- L’éducation musicale qui permet de former les professeurs de musique pour les écoles.
- L’ethnomusicologie qui étudie les musiques traditionnelles libanaises ou étrangères, souvent orientales.
- La musique sacrée qui touche aux différentes musiques religieuses.
- L’enseignement musical supérieur dans l’une des trois spécialités suivantes : chant ou instrument, écriture musicale, solfège et dictée.
Un diplôme de fin d’étude ou licence est délivré après l’examen du 3ème degré qui a lieu à la fin de la dixième année. Un diplôme supérieur spécialisé ou master est délivré à la fin de la douzième année d’étude et couronne les cours de perfectionnement et de spécialisation. Cet enseignement musical spécialisé est dispensé dans la faculté mais aussi dans le cadre de l’école de musique.
Ecole de musique Ghassan Yammine
C’est un des rares établissements d’enseignement musical à disposer d’un site internet. Il est à noter que, membre de la FFEM (Fédération Française de l’Enseignement Musical) et de l’AEC (Association Européenne des Conservatoires supérieurs, académies de musique et musikhochschulen), l’école de musique Ghassan Yammine a signé un protocole de collaboration avec le Conservatoire de Boulogne–Billancourt pour un jumelage des diplômes. De plus, une étroite collaboration avec l’ambassade de France, le Carnagie Hall de New York et l’école Normale Supérieure de Musique de Paris permet aux élèves et professeurs de participer à des stages et master class.
Internet : www.edmgy.com [EN]
Institut Technique des Arts
Cette école de musique a ouvert ses portes en 1996 dans des locaux neufs et spacieux au Nord de Beyrouth. Elle compte actuellement 200 élèves et une quinzaine de professeurs. Des cours de musique orientale et occidentale sont dispensés à l’exception des instruments à vent. Des cours de danse de salon et de peinture y sont également donnés. Les études de musique sont sanctionnées par deux examens annuels et, depuis 2007, un accord avec le Conservatoire National Supérieur de Musique permet une équivalence des diplômes.
Les cours particuliers
De nombreux professeurs offrent des cours particuliers de musique pour pratiquement tous les instruments. Le niveau des professeurs et la qualité des cours sont très variables, puisqu’il n’existe aucun système de qualification des professeurs de musique au Liban.
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